Histoire d'une vocation
Pour donner l'impulsion à tous ceux et toutes celles qui ont des convictions chevillées au cœur... Pour tenter l'impossible... parce que c'est juste vital pour Soi et pour l'Autre.
Je m'appelle Monique Linossier et je suis issue de grands-parents paternels marqués par la religion et soucieux de justice sociale.
C'est ma grand-mère qui démissionne de son emploi : parce qu'elle écrit à la main le nom des rues sur des plaques en fonte émaillée et que son employeur lui donne à écrire les noms les plus longs alors qu'elle est payée à la pièce.
C'est mon père, engagé dans la cause syndicale, qui me transmet son éthique - prendre le parti de ceux qui n'ont rien -, la fidélité aux engagements, la capacité de faire des choix et de décider : il a refusé de devenir prêtre malgré le fort désir de ses parents. L'intransigeance de mon père, à la limite de l'intolérance, contribue à me construire en opposition. Cet engagement d'être au Service de l'Autre (au sens du Service Public) se transmet chez les "Linossier" de génération en génération, mais aussi ce refus de se laisser soumettre ou de s'avouer vaincu... Je m'approprie à mon tour le "package" en lui ajoutant toutefois une nouvelle dimension, celle de la promotion sociale.
Car j'ai l'expérience des transplantations : de Lyon, ma ville natale, à Evreux, Rouen, Paris et Marseille. J'ai appris à me mobiliser pour ne pas être isolée, pour recréer autour de moi un réseau de connaissances et d'appuis.
- De mes autres racines, un petit village de la Loire - Saint Georges En Couzan - où j'ai passé toute mon enfance,
- De mon attachement à la ferme bâtie de ses mains par mon arrière-grand-père maternel, à la terre, aux animaux de la campagne, viennent probablement mes propres capacités de ressourcement et mon souci de préserver une certaine fluidité dans ma vie.
C'est ainsi que je concevrai, suite à mon parcours d'étudiante et de jeune professionnelle, un projet pour des personnes sans logement dans le cadre de deux associations que je crée à Marseille : Habitat Alternatif Social (HAS) en 1982 et Evaluation-Logement-Initiative-Altérité (ELIA) en 2003.
Car je suis lasse de mes expériences professionnelles qui ne sont pas conformes à mes idéaux : je veux prendre la réinsertion au mot et au pied de la lettre. C'est donc dans le cadre de mes travaux que l'idée :
- du bail glissant vient à moi (l'association loue des logements en son nom, y héberge des personnes en grande précarité et au terme d'un accompagnement social, le bail associatif "glisse" au nom de l'occupant qui garde le logement à son nom : il devient locataire en titre).
- et de la démarche résolutive issue du coaching "orienté solution", pour construire ses propres solutions.