sur RV uniquement

...en savoir plus...

Histoire d'une vocation

suite de " à propos "...

  • Histoire de deux créations : HAS et ELIA

Mes stages : de la désillusion à la mobilisation

J'opte en 1974 pour le métier d'éducatrice spécialisée, qui allie pour moi le service auprès de publics en difficulté, le désir de rencontrer, de communiquer, et celui de participer à ma mesure au changement des personnes.

L'apprentissage de mon métier d'éducatrice spécialisée

Une fois diplômée en juillet 1977, je suis recrutée par une association parisienne, où je vais apprendre mon métier. Le logement est ce lieu qui permet de se rassembler, de faire des projets. Je suis passionnée par le fait de travailler avec les sortants de prison à cet objectif essentiel d'avoir un chez soi, source d'espoir pour créer une famille, accueillir des amis, donner-recevoir.

Mais si l'association leur donne le goût de l'autonomie, elle ne leur en donne pas vraiment les moyens...En effet, ils ne peuvent bénéficier de cet hébergement que pendant six mois. Ensuite, l'association leur demande de quitter le logement et de s'en trouver un autre...ailleurs. Ils doivent laisser la place à d'autres.

Dans cette configuration, l'association ne prend aucun risque, puisqu'elle est locataire en titre et à vie, et c'est aux plus fragiles, à qui l'on dit d'aller se faire pendre ailleurs ! ?

Je vais transformer cette interrogation majeure pour moi en créant bien plus tard l'association Habitat Alternatif Social qui renversera le processus. Car c'est à cette époque et à cet endroit - en 1977 et dans cette asso parisienne - que le déclic se produit : je ne le sais pas encore, mais je porte en moi mon projet. Celui que je nommerai bien plus tard, le bail glissant : bien au chaud dans mon cœur.

Puis, pour l'amour d'un homme, je descends dans le midi.

Et c'est donc dans le cadre d'un travail de prévention auprès de jeunes, que l'idée du bail glissant revient à moi.

L'asso parisienne avait semé la graine. Mes autres expériences font naître la fleur.

Mener à bien un véritable projet de réinsertion durable suppose d'aider des jeunes, qui vivent en surpopulation dans le logement familial, à habiter dans des logements autonomes. C'est ce que je faisais à Paris, mais mon idée est de mettre en place un bail glissant. Grâce à lui, les jeunes pourront garder l'appartement à l'issue des six mois, en reprenant la location à leur nom !

C'est un véritable renversement. Car, dans ce cas, c'est l'association qui prend les risques, quand les jeunes sont sécurisés par leur statut de locataire. Là me semble être l'équité. Je propose ce projet à mon employeur de l'époque qui ne souhaite pas le développer dans son institution, mais qui m'offre un mi-temps pour créer ma propre association et le réaliser dans ce cadre. Je passe donc à l'étude des besoins et à la rédaction du projet.

Travail social, réinsertion durable

Mes principes dans le travail social sont simples. D'une part, travailler sur les conditions de vie des personnes lorsque celles-ci expriment le désir d'avoir un chez soi, c'est-à-dire se centrer sur le logement. D'autre part, trouver de la gaieté dans ce travail, par exemple en cultivant le dynamisme et la légèreté dans ma propre vie, pour ne pas tomber dans le pathos ou la dépression.

Ma logique en matière de réinsertion est également simple : l'Homme, même s'il se trouve dans les pires conditions de vie, a droit au meilleur. Il s'agit alors de prendre au pied de la lettre le pari de la réinsertion, être engagé, faire alliance avec ceux qui n'ont pas eu la chance de naître du bon côté, leur faire partager ce qui a été transmis à ceux qui sont mieux nantis, pour leur permettre d'accéder à de meilleures conditions de vie.

Il convient d'aborder ces personnes non par leurs manques (sans logement, sans papier, sans argent...), mais par leurs "pleins": compétences, ressources, énergie ...

Une telle conception demande une posture de recherche, d'innovation, mais exige aussi de faire la démonstration aux financeurs qu'un travail social peut être à la fois efficace et économe. Pour cela, il est essentiel de s'entourer de professionnels mobilisés, enracinés, courageux et optimistes, conscients de leur propre histoire, de leur relation à cet objet de travail particulier. Il faut avoir la conscience que de tels professionnels ne sont pas interchangeables : un travailleur social n'en remplace pas un autre et encore moins du jour au lendemain.

  • HAS (Habitat Alternatif Social) à Marseille

1980 : Le projet HAS (Habitat Alternatif Social) est né mais la structure n'ouvrira ses portes que six années plus tard... six années de galère !

Octobre 1982, c'est la parution au Journal officiel. Ensuite, ce sont quatre années de galère durant lesquelles je passe mon temps à courir après les financements. Après moult déboires et de fins de non-recevoir, j'écris, sur l'idée géniale de mon syndicaliste de père, à Danielle Mitterrand, comme à mon dernier recours.

Août 1985, je reçois une réponse positive de sa part, dans laquelle Danielle Mitterrand m'écrit transmettre à Monsieur Bérégovoy pour financement. En octobre, nouveau courrier : Monsieur Hini, adjoint de Monsieur Gaston Deferre, Maire de Marseille, me donne l'autorisation « grâce à Gaston Deferre ( !) » d'ouvrir HAS. Les bonnes idées ne s'ancrent pas dans le réel sans ténacité. C'est l'alliance des deux qui aura permis cette victoire, victoire qui ne doit strictement rien au compromis !

Le 2 janvier 1986, c'est l'ouverture d'HAS. Une enveloppe du Ministère des Affaires Sociales me permet de faire les premiers recrutements et de louer un local provisoire. Toute l'équipe fraîchement recrutée est en contrat à durée déterminée, avec une subvention d'une année car il m'est demandé de faire mes preuves. Moi qui voulais ancrer dans le durable les personnes exclues, voilà mon association ancrée dans le précaire ! De 5 salariés à la création en janvier 1986, je passe à 25 en 2003.

En janvier 2003 je publie le livre d'HAS écrit collectivement : « L'insertion durable, une pratique, des conceptions » chez l'Harmattan, à Paris. Danielle Mitterrand a accepté d'en écrire la préface : la boucle est bouclée !

  • ELIA (Evaluation, Logement, Initiative, Altérité) Marseille

28 Août 2003 : parution au journal officiel d'ELIA : HAS a jeté les bases d'ELIA par ma pratique professionnelle autant que mon parcours de vie personnel.

02 Janvier 2004 : ouverture d'ELIA pour une mission d'insertion via le bail glissant de familles réfugiées politiques, du T3 au T6.

Sa philosophie et ses actions sont largement décrites sur le site d'ELIA : www.eliasud.org

Dame de coeur

...suite de "à propos"...

- Mes valeurs : LOYAUTE - SINCERITE - RECIPROCITE

- Mes principes : QUE L'AUTRE DANS MON REGARD, se sente exister, compris, a de l'importance, est compétent.

- Mes finalités : FAIRE SOCIETE ENSEMBLE par la responsabilité, l'engagement, la qualité : du service rendu, de l'accueil, de la relation...

- Mes actions concernant les projets personnels, associatifs, professionnels :

  • Faire émerger la dynamique d'espoir et découvrir la splendeur de la Joie notamment celle liée à la Rencontre. Selon les nécessités : développeuse, aiguillon, guide, accompagnatrice de projets, ressource en maïeutique pour mettre sur orbite, sortir des ténèbres pour approcher sa propre lumière et aussi :
  • Mettre en mouvement, déplacer, faire un pas de côté, redonner de l'espoir par le premier petit pas
  • Maitriser sa peur, trouver ce geste intérieur qui donne de la force
  • Prendre soin de soi et des autres
  • Etre présent à soi et à l'autre
  • Oser affronter ses failles pour en faire une force et recouvrer l'estime de soi
  • Risquer la Rencontre : permettre, favoriser les interactions.

MON ACTIVITE CARACTERISTIQUE : 

L' ACCOMPAGNEMENT AU CHANGEMENT

J'anime des ateliers d'accompagnement au changement, collectifs ou individuels   "découvertes" . Il s'agit d'un modèle d'accompagnement dans le but d'atteindre des objectifs. Pratique de langage orientée vers les points forts de la personne, ses compétences, ses ressources, je co-construis des solutions sans nécessairement passer par la compréhension des problèmes. Et selon les personnes, les problématiques, les sensibilités, les croyances, j'utilise les supports suivants à ma démarche : suite chap. "mes supports"